Le Monde Confiné

Je me réveille en me posant une question assez simple mais profonde: "oú pourrons-nous enfin trouver le bonheur?" Je crois que je ne suis pas toute seuleá me poser ce genre de question. Le Covid a bien réussi á nous voler tout notre espoir. Je me dis qu'il faut que je fasse une chose pour que je puisse trouver la joie de la vie, celle qui a donné sa placeá la tristesse. Je m'assois au bord de mon lit en regardant ma petite caméra,qui est devant mes yeux. On se connaît depuis 16 ans!C'est une amitié précieuse qui ne va jamais dispara ître. Cela continuera peut-être jusqu'á la fin de ma vie. On se parle, on se calme. C'est elle qui m'apprendáêtre combattante, courageuse. Et lá ça fait presque 2 ans que nous passons les jours et les nuits sous l'ombre du covid, il est toujours vivant. C'est une maladie qui n'a pas seulement tué mais elle nous a profondément blessés. Je me réveille en pensantá tout ça. Heureusement que je ne suis pas la seule á avoir un goût désagréable dans la bouche. Je marche lentement dans mon petit studio qui a une grande fenêtre avec une belle vue, je peux voir la ville! C'est la seule joie que j'ai depuis le début de cette période apocalyptique. Je sors avec une petite caméra et je tue le temps, je fixe les moments, je prends le chagrin qui se développe parmi les bâtiments, les appartements abandonnés et aussi les ruines. Il y a une relation profonde entre les lieux et les hommes, ils se complètent. Même les bâtiments vont mourir, j'ai l'impression qu'ils respirent. Ils ont beaucoup de belles choses á nous raconter. Une ville sans ses habitants est vide, triste.
Dans cette collection, j'essaie de parler de la relation qui existe entre l'homme et la ville et aussi de la période inattendue, nommée le Covid.
J'ai pris toutes ces photos au début du premier confinement, ácôté de l'appartement oú j'ai habité.